1959
Cuba
Cuba, qui était colonie américaine depuis que les espagnols
en aient été chassés, va être enfin "libérée".
En effet 6 000 barbudos sont entrés à la Havane le 2 janvier
et le dictateur Batista s’est enfui précipitamment. Fidel
Castro, après plusieurs tentatives a enfin réussi! Tout
de suite, il se nomme Premier Ministre. Il nomme aussi son frère
Raul ministre de la Justice. Eh oui! On n'est jamais aussi bien servi
que par soi-même! Il faut bien donner l'exemple. N'a-t-il pas libéré
le peuple d'un dictateur? Il n'y a qu'eux -les Castro- qui peuvent sauver
Cuba de la misère et l'injustice!
Rappelez-vous, il avait échoué à prendre le pouvoir
par les armes en 1953. Il avait été jeté en prison,
mais l’année suivante, il avait été libéré
après une amnistie et il s’était installé au
Mexique. A la fin de 1956 il avait débarqué à Cuba
avec 80 partisans, dont « Che » Guevara. Après de durs
combats il ne lui était resté que quinze compagnons.
Cependant, l'échec n'a été qu'apparent: ses discours
légendaires dans lesquels il parle de ses projets de réforme
agraire ont séduit de nombreux paysans qui sont venus renforcer
les maquis. Ses harangues nationalistes et humanistes lui valent la sympathie
des étudiants et il arrive à séduire l’opinion
internationale y compris celle des États-Unis. Seuls, les communistes
et les syndicats sont méfiants. Castro, qui n’était
pas communiste à cette époque, leur coupe l’herbe
sous les pieds (n’a-t-il pas la peur de perdre une partie de pouvoir
?) Les Américains lâche Batista et vont même jusqu’à
prononcer l’embargo des armes. L’avenir nous apprendra que
Castro ne leur sera guère reconnaissant.
Une fois à la tête du pays, Castro élimine physiquement
les dirigeants et partisans du régime de Batista. Il commence par
300 dès les premiers jours, mais des exécutions il y en
aura tout au long de son "règne". Il instaure un parti
unique et socialiste (vive la démocratie !) En avril 2003, 75 personnes
seront encore condamnées pour délits d'opinions. Ils avaient
osés n'être pas d'accord avec sa politique. 44 ans après!!
Curieusement, en avril et aux États-Unis où il s'est rendu
en visite officielle, il va dire et répéter : Je ne suis
pas communiste ! Va-t-il le devenir plus tard? Les États-Unis n'ont-ils
pas encore une fois raté le coche comme ils l'avaient fait avec
l'Égypte et repousser Castro aussi vers l'URSS ?
Tout de suite, les relations avec son grand voisin vont se tendre. 17
mai, il lance la réforme agraire: les terres vont être redistribuées
et plus aucune propriété ne pourra dépasser 50 hectares.
Les grandes exploitations étaient tenues par des américains,
ces mesures signifient donc leurs fins. Puis il ferme les casinos tenus
par la mafia, elle aussi américaine; il nationalise le pétrole,
les raffineries de sucre. Ces mesures peuvent paraître positives
à certains, mais en juillet, il décide l'instauration de
tribunaux révolutionnaires et la création d’une milice
ouvrière et paysanne. Les Cubains sortent d'une dictature, ils
vont tomber dans une autre, implacable, impitoyable. La plus longue de
l'histoire!
Une dictature qui plus est, se dit "socialiste" à deux
cents km des côtes de Floride. Un nombre incalculable de Cubains
préféreront mourir en bravant la mer dans toutes sortes
d'embarcations de fortune plutôt que de vivre dans le paradis de
Castro.
Chine
Les chinois avaient occupé le Tibet en 1951 sans aucun ménagement
et sans s'occuper de l'opinion internationale. Les Tibétains, bien
connus par leurs mœurs pacifiques qui leur viennent de leur religion,
vont quand même se révolter. La répression immédiate
de la part des chinois fera plus de 10 000 morts, mais plus d'un million
de personnes vont mourir à cause de l'invasion communiste de la
Chine. Malgré tout, ils ont réussi quelque chose ces Tibétains,
ils ont sauvé le dalaï-lama qui a pu s'enfuir en Inde.
Mais en Chine également il y a des répressions sanglantes.
Des oppositions à la mise en place des communes populaires se manifestent
dans les grandes villes, mais aussi, ce qui est plus surprenant, à
la campagne. Puis, en août les batteries « démocratiques
» de la Chine communiste bombardent les îles Quemoy et Matsue,
ce qui va provoquer un " refroidissement" dans les relations
entre les deux géants du communisme. L’URSS, en effet ne
voudrait pas être entraînée dans une guerre contre
les américains et l’Occident dans le cas ou ceux-ci seraient
amenés à intervenir militairement.
En septembre, Khrouchtchev ira même jusqu’à se rendre
aux États-Unis pour demander que se tienne une conférence
au sommet. Il veut rassurer : Khrouchtchev n’est pas Staline. Le
communisme avec lui peut prendre un visage plus humain. De Gaulle et Adenauer
se méfient, mais Eisenhower donne son accord. Le soutien américain
au statut de l’Allemagne va-t-il cesser ? Mais Eisenhower leur promet
que cette question se tiendra uniquement au cours du prochain sommet.
Le conflit entre la Grèce et la Turquie
à propos de Chypre préoccupe l’OTAN. Les deux pays
en font partie et cela risque de l’affaiblir. Poussés par
les États-Unis et la Grande-Bretagne les deux gouvernements accordent
l’indépendance à l’île. En décembre
monseigneur Makarios est élu président.
Algérie
En Algérie, c’est la guerre. De Gaulle analyse la situation.
Découvre-t-il autre chose de ce qu'il croyait savoir? En tout cas,
il procède par étapes: en août il fait ce qu'il appelle
la tournée des popotes ce équivaut à confirmer l’Armée
dans ses missions de combats. Un peu plus tard, il dira que l’Algérie
devra trouver sa personnalité nouvelle. Puis viendra : l’Algérie
de papa est morte. Au mois de septembre il déclare à la
télévision qu'il est favorable à l’autodétermination
de l’Algérie. Les Algériens pourront se prononcer
entre la sécession, la francisation, l’association. Ceux
que l'on appelle les "pieds-noirs" ne sont pas contents et leurs
députés quittent la majorité . A l'étranger,
la majorité des nations sont plutôt pour l’autodétermination.
Le 17 octobre, l’Assemblée Nationale se prononce pour la
déclaration de De Gaulle par 441 voix pour, 23 contres et 28 abstentions.
Les français d’Algérie sont désemparés
: que va-t-il leur arriver?
Regard sur la France
En France le nombre de télévisions est passé de
40 000 à un million.
Le 8 janvier, René Coty, Président de la République
passe les pouvoirs à un Président nouveau genre. Le général
de Gaulle dispose de pouvoirs que lui donne la nouvelle Constitution et
qu'aucun autre ne disposait jusqu'alors. Il y a eu la troisième
et la quatrième République, c'est la cinquième qui
commence.
Michel Debré qui devient Premier Ministre était plutôt
pour l'Algérie française et c'est lui qui nomme les ministres:
que va-t-il se passer? La question ne va se poser longtemps! De Gaulle
donne une conférence de presse devant plus de cinq cents journalistes
et il laisse apparaître tout de suite que le chef c'est lui. Ce
sera un régime présidentiel!
1958 avait vu l’entrée en vigueur des traités européens
instituant le Marché Commun signés à Rome le 25 mars
1957. La France avait poussé dans cette direction car elle ne pouvait
exporter que si elle avait les devises pour importer les matières
premières qu'elle avait besoin pour son industrie et, bien sûr,
elle ne pouvait se procurer ces devises qu’en exportant. Il lui
fallait obligatoirement une porte de sortie. Dés ce 1er janvier
(1959) le marché commun fonctionne officiellement. Il comprend
six pays: l'Allemagne, la Belgique, la France, la Hollande, l'Italie et
le Luxembourg (l'Angleterre ayant refusé certaines parties des
règles). Les français ont toujours pensé que la France
et l'Allemagne étaient les chefs de file (pour ne pas dire les
chefs tout court) et cela démontre que la réconciliation
entre les deux pays est vraiment effective. Dans ce Marché commun,
les droits de douane ont baissé de 10 % dans les six pays membres.
La loi Debré sur l’enseignement libre entre en vigueur. Elle
sera toujours contestée par les partisans de la laïcité
(leur laïcité). Cette loi prévoit que les établissements
"libres" pourront choisir entre un contrat simple et un contrat
d’association avec l’État ; une indépendance
totale ou leur intégration dans l’enseignement public.
Pour ceux qui l'ignoraient encore, le Général va démontrer
qu'il a du caractère. Il dit aux Américains et aux anglais
qu’en cas de guerre les bâtiments de la marine française
intégrés dans l’Otan seront replacés sous le
commandement de la France, puis, en juin, qu'il s’oppose à
la construction de rampes de lancement sur le territoire français.
En novembre, il annonce que la France disposera de sa propre arme nucléaire.
"La nouvelle vague"
A chaque époque naît une mode ou un courant de pensées
dans lesquels on s’engouffre tout comme font les moutons.
A ce propos avez-vous observé un troupeau de moutons? Rabelais
avait très peu exagéré en écrivant la fable
sur les moutons de Panurge. En Espagne, les bergers plaçaient un
âne dans leurs troupeaux. L'âne de qui on aime bien se moquer
et auquel on compare les gens peu intelligents devenait alors le guide
de tous ce moutons qui le suivaient têtes baissées, le nez
dans la poussière sans même regarder où on les menait.
Il leur suffisait de suivre pour ne pas avoir à faire au chien
qui ramenait dans les rangs, à coup de dents dans les jarrets ceux
qui, par distraction ou indiscipline, s'en écartaient.
L'âne, le guide des moutons n'est-ce pas là tout un symbole?!
Pourtant qu'il est dur de ne pas être un mouton de Panurge! Si au
bord de la falaise, d'où il les avait tous fait sauter dans la
mer en y jetant le plus fort, il y avait eu un âne, les autres n'auraient
certainement pas sauté. Mais, moutons ils auraient continué
à être s'ils avaient suivi l'âne! Cependant, pourquoi
étaient-ils nés moutons ? Était-ce de leur faute
? L’avaient-ils demandé? Si on leur avait donné le
choix, n’auraient-ils pas choisi d‘être loups, lions
ou aigle ? La vie est ainsi faite : moutons ils étaient nés
et même s’ils en avaient la rage au cœur, moutons ils
devraient rester jusqu’à l’abattoir. Injustice de la
vie !
Tout cela pour en venir à "la nouvelle vague" mots qui
seront à la mode à la suite d'une série d'articles
écrits par Françoise Giroud décrivant les jeunes
de l'époque. Le cinéma continuera sur la lancée.
Claude Chabrol qui n'a aucune expérience sur le sujet lance deux
films: le beau serge, les quatre cents coups, qui sont différents
du style narratif soigné qu’ils appellent "académique"
et c'est le succès immédiat. Cela donnera des scènes
à peu près comme ceci: -"papa, je dois t'avouer….
que je suis homosexuel - Passe-moi le sel, s'il te plaît- le pire
c'est que Claudette en l'apprenant s'est suicidée- tu veux bien
me passer la moutarde…"- etc
Plus tard, le ton changera. Ce sera: -"Ecoute ppa, je dois te dire
que je suis pédé. C'est mon droit! Ya que comme ça
qu'euje m'éclate! Esquim fait chier, c'est que Sandrine s'est foutue
dans la rivière quand elle l'a su. Quelle conne celle-là!
Attend, j reviens, j'ai envie de pisser. Le pire c'est qu'elle savait
pas nager! J pourrais prendre ta bagnole sta aprem etc…"-
Plus vrai que nature! Les journalistes, acteurs, cinéastes etc.
s'évertueront à dire qu'ils ne sont que le reflet de la
rue et du français moyen. Faux et archi-faux! Il n'y avait pas
une émission de télévision qui montre le français
moyen. Cette personne lambda représentera peut-être un moindre
intérêt que les cas extrêmes qui seront pris comme
sujet, mais l'excuse ne sera pas une bonne excuse. Et on ne peut pas dire
qu'un sujet n'est pas bon, je pense que c'est la façon dont il
est raconté.
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C'est cette année 1959 que les États Unis d'Amérique
passent de 48 à 50. Hawaï et l'Alaska sont venus les rejoindre.
Le satellite soviétique Orbitnik prend des photos de la face cachée
de la Lune et les transmet à la Terre
Jean XXIII annoncera qu'il a l'intention de convoquer un concile. Le
pape de transition entreprend de bien grandes choses!
Les mariages du shah d’Iran et Farah Diba et celui d'Albert de
Liège et Paola vont remplir des millions de pages des journaux
du cœur, de Société et à sensations. Et ils
se vendent comme des petits pains ces journaux dans le monde entier.
Les français, après de longues années de recherches,
avaient trouvé du pétrole dans le Sahara, les premiers barils
arrivent en France.
On arrive à prendre des photographies de la face cachée
de la lune avec le premier engin spatial à quitter l'orbite terrestre:
Lunik I
Cette année encore la première greffe du rein, la découverte
du mongolisme et la trisomie 21 par les professeurs Lejeune et Turpin.
Les trisomiques ont trois exemplaires du chromosome 21 au lieu de deux.
Le premier photocopieur est mis sur le marché par la compagnie
Xérox.
Première implantation d'un stimulateur cardiaque (pacemaker)
L'Afrique serait le "berceau de l'humanité". On croyait
jusqu'à présent que c'était l'Asie, mais une archéologue
anglaise a découvert un crane en Tanzanie des premiers hominidés.
L’"affaire" de l’Observatoire
C’est l’heure de la première « affaire »
d'un certain François. Il n’a pas de chance François,
lui qui veut réussir dans la politique et qui nage depuis longtemps
entre deux eaux, bute brusquement sur quelqu’un. En relevant la
tête il voit devant lui un grand obstacle. Un certain général
de Gaulle est là et qu’est-ce qu’il est grand cet homme
! Lui qui est petit risque d’être éclipsé par
la taille de son adversaire ! Déjà l’année
dernière il s’est fait battre aux législatives et
même s’il est encore sénateur, il est en train de traverser
le désert sans eau. Il faut absolument qu’il en sorte et
qu’il émerge du lot de tous ces médiocres. Il veut
absolument devenir président de la République,François,
et rester dans l’Histoire et pour cela il est prêt à
tout et bien à tout. Il choisira une autre stratégie à
long terme, (entre autres comme le Général est à
droite, il faudra qu’il se dirige à gauche)
La 403 après le vrai faux attentat
Mais pour l’instant voilà ce qu’il raconte à
la police :
1er épisode : dans la nuit du 15 au 16 octobre : alors qu’il
regagnait son domicile avec sa 404 bleue, une voiture l’a suivi.
Inquiet il a décidé de changer d’itinéraire
et la voiture, une dauphine, l’a suivi. Dans la rue Auguste Comte
il a abandonné son véhicule et a sauté par dessus
les haies des jardins de l’Observatoire tout juste à temps
pour éviter une rafale de mitraillette. Sept balles tirées
par ses poursuivants se sont logées dans sa voiture.
2ème épisode : Le 22 Octobre l’hebdomadaire
de droite Rivarol publie un article disant que François est lui-même
l’organisateur de ce faux attentat avec l’aide d’un
complice, l’ancien député poujadiste Robert Pesquet,
lui aussi battu aux élections l’année dernière.
Pesquet se présente d’ailleurs devant le juge et raconte
qu’il avait rencontré François le 7 octobre et que
celui-ci lui aurait proposé de le tirer de la médiocrité
s’il acceptait de lui rendre certains services. Un plan destiné
à lui faire retrouver une popularité qu’il avait perdue
depuis que de Gaulle était revenu au pouvoir. Le 14 et le 15, ils
se seraient de nouveau retrouvés pour mettre l’ « attentat
» au point. C’est lui qui conduisait la « dauphine »
et les coups avaient été tirés par Abel Dahuron,
son garde-chasse, avec une mitraillette. Tous deux avaient attendu sagement
qu'il sorte de sa voiture et s’éloigne dans les bosquets
des jardins avant de tirer.
3ème épisode. François porte une
double plainte pour tentative d’assassinat et diffamation. Il donne
une autre version que celle de sa première. Cette fois-ci, il dit
que Pesquet, qu’il connaissait un peu, l’aurait intoxiqué
en lui révélant que ses adversaires, partisans de l’Algérie
française, préparaient un attentat contre lui et qu’il
devait en être l’exécutant. Préférant
l’épargner, celui-ci lui aurait proposé de le rater
et lui aurait accepté afin que le contrat ne soit confié
à d’autres.
Le juge Braunschweig se fâche. Il inculpe Pesquet et Dahuron pour
détention illégale d’armes de guerre et défaut
de permis de port d’armes. Il se fâche aussi contre François,
ancien ministre de la Justice, parce-que celui-ci dans sa première
plainte, ne leur avait pas parlé de Pesquet et les avaient dirigé
sur une fausse piste, leur faisant ainsi perdre quelques jours dans une
enquête inutile. Mais il y a un « hic » : François
est tout de même sénateur et il est couvert par l’immunité
parlementaire. Que cela ne tienne, il va demander qu’elle soit levée,
cette immunité ! Et va l’obtenir ! Il faut dire que Michel
Debré l’a peut-être, un petit peu, aidé. Le
Sénat vote et il y a 175 voix pour et 27 contre.
Voici donc François inculpé pour outrage à magistrat!
Epilogue. Cette affaire ne va pas s’arrêter
là. Elle suivra son auteur toute sa vie comme un boulet et ressortira
en coulisse de temps en temps pour provoquer la risée. Mais, curieusement,
les médias par je ne sais quels méandres journalistiques,
n’en parleront que très peu. Puis, de Gaulle en 1965, alors
qu’il s’était présenté contre lui aux
présidentielles comme un adversaire des plus virulents, n’en
parle pas. Et alors que la loi d’amnistie efface logiquement les
délits de Pesquet et Dahuron, elle s’étend pour la
toute première fois aux outrages à magistrats. Curieux !
De la magnanimité ? Certaines mauvaises langues disent que Debré,
son ministre, aurait lui aussi, quelque chose à se reprocher. En
tous cas, voilà le champion des changements de couleurs, blanc
comme neige !
Le 8 août 1966, le juge qui a remplacé Braunschweig, rend
une ordonnance de pure forme puisque l’amnistie est passée
par là. Elle renvoie les deux premiers inculpés en correctionnelle
pour le port d’armes, mais un non lieu pour la tentative d’assassinat.
L’attentat est donc reconnu officiellement comme simulé.
François fait appel puisque ce non-lieu l’accuse de complicité
avec les prévenus, mais le 28 novembre la Chambre d’Accusation
de Paris le déboute et le condamne à payer les frais…
L’affaire est-elle finie ? Pas du tout ! Le 27 novembre 2002, soit
43 ans après, un journaliste (pas la peine de demander pour qui
il vote) réussit l’exploit de faire dire à un Pesquet
quelque peu défraîchi : « c’est moi qui ai monté
ce coup tout seul et je ne regrette pas, il n’a jamais pu s’en
dépêtrer » et le journaliste de dire que François
et Pesquet n’avaient jamais été jugés. Sous
entendu, la justice gaulliste avait laissé pourrir l’affaire
pour mieux nuire à son adversaire……Ce journaliste préfère
que nous croyions que tonton s'est fait piéger comme un imbécile,
que l'on puisse penser qu'il était malhonnête.
Manipulation ? Vous avez dit manipulation ? Qui parle de manipulation
?
Personnel
J’arrive à lire sans sourire qu’il faut tenir un verre
à bout de bras pendant cinq minutes pour éliminer 125 calories.
La question ne se posait pas pour nous, paysans aragonais de ces années
là. Et encore les conditions de travail de nos grands-parents et
même de celles de nos parents étaient beaucoup plus mauvaises.
Chaque coup de faux devait éliminer pas mal de calories et la graisse
n’avait aucune chance de se déposer sur nos corps. Les muscles
de notre dos, trop sollicités, finissaient par s’engourdir
et au bout de chaque rang nous marchions quelques pas de travers. Le soir,
cette position durait plusieurs heures. Le pire était certainement
ceci, mais je me suis souvent posé cette question : comment faisaient
nos organes pour assimiler l’eau que nous buvions ? A même
la bouche, comme le font les animaux, nous absorbions l’eau dans
des flaques restées dans les minis canaux d’irrigation. Après
avoir écarté du souffle la pellicule de dépôt
qui se formait dessus, nous fermions les yeux pour ne pas voir la grenouille
qui avait sauté dedans en éjectant une sorte de liquide
transparent. Il y avait aussi des dytiques qui allaient se cacher dans
les herbes du fond. Et il ne fallait pas se plaindre sous peine de passer
pour un faiblard, ce que le caractère des gens de la terre espagnols
ne concevait pas.
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